Imagine une maison pleine de vie, où le quotidien se partage entre enfants, parents et personnes accueillies. C’est l’histoire de Stéphanie, une ancienne infirmière devenue accueillante familiale. Maman, femme et professionnelle, elle a pris une décision claire : remettre l’amour, le temps et la famille au centre de sa vie et de son métier grâce à sa reconversion professionnelle.
« J’ai voulu créer un foyer où chacun trouve sa place », raconte-t-elle. En France, des familles s’engagent dans cet accueil familial qui va bien au-delà d’un travail : c’est une vocation, un projet de vie. En ouvrant sa maison, Stéphanie offre un cadre sécurisant, une chambre, des repères, et une présence au jour le jour.
Ce témoignage te montre comment elle a quitté l’hôpital et ses plannings pour accueillir, aider et recréer un lien familial fort. Tu vas découvrir ses choix, ses difficultés, son organisation et la force d’un quotidien où la prise en charge rime avec cœur, respect et sens.
Pourquoi Stéphanie a choisi d’être accueillante familiale
Stéphanie a exercé comme infirmière pendant 12 ans, surtout en gériatrie et en soins à domicile. Elle aimait son métier, mais ne supportait plus les cadences, les plannings imprévisibles et cette impression de toujours courir. « Je voulais rester proche des personnes âgées, mais je n’avais plus le temps de créer du lien », m’a-t-elle confié.
Un jour, lors d’une tournée en HAD, elle a découvert l’accueil familial. La patiente qu’elle visitait vivait dans une maison chaleureuse, entourée et rassurée. Stéphanie m’a dit : « J’ai vu cette dame paisible, et je me suis projetée. J’ai pensé : c’est ça que je veux faire. »
Avant de se lancer, elle a pris le temps d’en discuter avec sa famille. « J’ai demandé à mon mari et à mes enfants : est-ce qu’on est prêts à partager notre quotidien ? » Leurs craintes étaient réelles, mais ils ont accepté. Cette décision collective a marqué le début de son projet.
Le métier d’accueillante familiale : un projet de vie
Accueillir une personne âgée chez toi, ce n’est pas juste changer de travail. C’est transformer ton foyer en un lieu de vie partagé. L’accueil familial existe depuis plus de 30 ans et il est encadré par les Conseils Départementaux, qui délivrent un agrément de 5 ans renouvelable.
Les bénéficiaires ont, en moyenne, plus de 80 ans, et sont souvent en perte d’autonomie (modérée à lourde), et parfois, en situation de handicap. « Ce que j’aime, c’est que je choisis les personnes que j’accueille », explique Stéphanie. « Ça me permet de créer une relation authentique, dès le départ. Ils partagent mon quotidien. »
Être accueillante familiale, c’est offrir un cadre sécurisant, un rythme respectueux et une vraie présence. Tes compétences d’infirmière deviennent un atout précieux, mais ce qui compte avant tout, c’est ta capacité à accompagner avec bienveillance.
Les missions de l’accueillante familiale au quotidien
Ton rôle couvre à la fois le soin, la relation et l’organisation. Tu aides dans les actes essentiels (hygiène, repas, sommeil), tu coordonnes les interventions des soignants et tu restes l’interlocutrice principale pour le médecin, l’infirmière libérale ou le kinésithérapeute. C’est un travail à plein temps.
Mais ce métier ne se résume pas au médical. « J’adore préparer le petit-déjeuner et discuter avec mes accueillis. Parfois, un souvenir partagé autour d’un café vaut toutes les thérapies », raconte Stéphanie. Tu offres une continuité de vie, des moments simples qui donnent du sens.
Il y a aussi une part administrative : gestion du contrat d’accueil, suivi des frais, lien avec le Conseil Départemental. C’est une responsabilité, mais elle assure la clarté et la sécurité pour tout le monde.
Les avantages et les défis du métier
Les accueillants familiaux n’ont pas des avantages. Les défis du quotidien doivent être connus et accepter.
Les avantages
- Un projet humain : tu apportes un cadre chaleureux à des personnes âgées fragiles. « Quand je vois mes accueillis sourire, je sais pourquoi j’ai choisi ce métier », dit Stéphanie.
- La liberté de choisir : tu sélectionnes les bénéficiaires en fonction de tes capacités et de ton organisation familiale.
- Un rythme plus apaisé : fini les plannings hospitaliers, tu organises tes journées selon tes besoins et ceux des personnes accueillies.
- Des revenus attractifs : avec jusqu’à trois bénéficiaires, tes revenus peuvent dépasser ton salaire d’infirmière, tout en travaillant à domicile.
Les défis
- Une présence continue : les bénéficiaires vivent avec toi, tu dois être pleinement disponible et organiser des relais pour souffler.
- Une implication familiale : ce projet concerne tout ton foyer, chacun doit y trouver sa place.
- Une charge émotionnelle : vivre au quotidien avec des personnes fragiles peut être éprouvant. Certains jours, c’est une grande joie et d’autres jours, c’est plus difficile.
- Des responsabilités fortes : tu es garante du bien-être, ce qui exige rigueur et vigilance.
Comment devenir accueillante familiale ?
Tu peux choisir de recevoir les bénéficiaires chez toi ou d’intégrer des structures existantes (hameaux, …).
Devenir accueillante familiale à ton domicile
Tu dois obtenir un agrément du Conseil Départemental, valable 5 ans. Il est délivré après un dossier, une visite à domicile et un entretien sur ton projet. Le délai de réponse est de 4 mois.
Tu devras aussi suivre une formation initiale et continue, être initiée aux gestes de secours et souscrire une assurance spécifique. L’accueil est limité à trois bénéficiaires, sans lien de parenté jusqu’au 4ᵉ degré.
Le logement dans les hameaux
Si tu passes par une structure comme, par exemple, Mon Senior, tu peux intégrer un hameau familial. Les maisons sont conçues pour accueillir les bénéficiaires au rez-de-chaussée, tandis que l’étage est réservé à ta vie privée. Tu disposes de ton propre espace (trois chambres, cuisine, salon) et tu gardes une séparation claire entre ta vie familiale et ta mission d’accueil.
Ces hameaux offrent aussi un cadre collectif : trois maisons regroupées autour d’un lieu commun favorisent l’entraide entre accueillants et le partage d’expériences. C’est une solution intéressante si tu veux te lancer sans te sentir isolée.
Le métier d’accueillante familiale peut t’apporter une rémunération attractive, mais il faut intégrer les frais réels et la responsabilité qui va avec. C’est une activité qui demande une gestion rigoureuse, à mi-chemin entre le soin et l’entrepreneuriat.
Salaire et conditions matérielles de l’accueillante familiale
La question du revenu de l’accueillante familiale est souvent centrale lorsque tu envisages une reconversion. En tant qu’accueillante familiale, tu n’es pas salariée. Tu exerces en tant qu’indépendante et tu signes un contrat d’accueil directement avec chaque bénéficiaire que tu héberges. Cela change ton rapport à la rémunération, mais aussi ta manière de gérer ton quotidien.
Combien gagne une accueillante familiale ?
En tant qu’accueillante familiale, tu es indépendante. Chaque bénéficiaire verse environ 2 200 € par mois, couvrant logement, repas et frais de vie. Pour trois bénéficiaires, cela représente jusqu’à 6 600 € par mois.
Bien sûr, il faut retirer les charges.
Si tu passes par une structure comme Mon Senior, tu peux intégrer un hameau familial : des maisons conçues pour accueillir en rez-de-chaussée, avec ton espace privé à l’étage. C’est rassurant de ne pas être seule, les accueillants s’entraident, ajoute Stéphanie.
Les charges à prévoir
- Alimentation : repas quotidiens des bénéficiaires, adaptés à leur état de santé et à leurs goûts.
- Logement : chambre individuelle confortable, avec accès aux pièces communes et à une salle d’eau adaptée.
- Vie quotidienne : produits d’hygiène, linge, petites fournitures… autant de frais que tu avances et qui sont inclus dans la participation financière.
- Responsabilité civile professionnelle : tu dois souscrire une assurance spécifique pour couvrir les risques liés à ton activité.
- Charges sociales : ton statut d’indépendante implique le paiement de cotisations sociales, calculées sur ta rémunération.
« Avec mes deux accueillis, je reçois 4 400 € par mois. J’en dépense environ 1 500 € pour les frais, et le reste est mon revenu », explique Stéphanie.
Et si tu suivais le chemin de Stéphanie ?
Devenir accueillante familiale, c’est plus qu’une reconversion, c’est un choix de vie. Stéphanie l’affirme : « J’ai retrouvé du sens et une liberté que je n’avais plus comme infirmière. Aujourd’hui, je me sens enfin à ma place. » Mais il exige aussi de la disponibilité, de la rigueur et une vraie implication familiale. C’est en préparant bien ton projet que tu pourras en tirer tout le bénéfice. N’hésites pas à recueillir des avis sur cette profession au cœur de l’humain.
Si tu veux garder un métier où l’humain reste au cœur, tout en construisant un équilibre nouveau entre vie pro et vie perso, ce chemin peut être le tien. Comme Stéphanie, tu peux franchir ce pas et transformer ton quotidien.
Si l’approche t’intéresse mais que l’idée d’accueillir quelqu’un chez toi ne correspond pas à ta famille tu peux aussi envisager d’ouvrir une agence de service à la personne. Tu garde le soin aux personnes âgées, tout en tenant ta famille à l’écart.