Derrière chaque blouse, il y a un visage, une histoire, une lumière. Ce portrait d’infirmières met en image deux professionnelles de santé, Floriane et Lisa, unies par le même engagement et la même envie de changer de vie.
Entre deux gardes dans leur unité de soins de suite à la clinique, ces soignantes partagent leurs doutes, leurs espoirs et leurs projets.
Dans cette série d’interviews, l’appareil photo devient symbole de regard : celui que la société porte sur le métier d’infirmière, mais aussi celui que ces femmes portent sur elles-mêmes. Entre l’hôpital et le domicile, entre soin et reconversion, leur parcours illustre un défi commun : redonner du sens à leur vie professionnelle mise à rude épreuve.
À travers leur témoignage, c’est un hommage à celles qui exercent avec passion, résilience et humanité et qui ont besoin d’être respectées.
Aujourd’hui, rencontre avec Floriane et Lisa, deux amies infirmières en soins de suite dans le privé. Ensemble, elles ont décidé de reprendre leur vie professionnelle en main grâce à un bilan de compétences Infirmière Reconversion. L’une a choisi d’évoluer dans le même univers, l’autre a préféré changer complètement de voie. Deux parcours, deux histoires, un même courage.
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours d’infirmière ?

Floriane : J’ai 36 ans et je suis infirmière depuis 12 ans. J’ai toujours travaillé en soins de suite dans un établissement privé. J’aimais ce service au début, parce qu’il y avait un vrai suivi avec les patients, mais au fil des années, la charge de travail a augmenté et la reconnaissance a diminué. J’ai commencé à me sentir usée, avec l’impression de tourner en rond.
Lisa : J’ai 34 ans, et comme Floriane, je travaille en soins de suite. Je suis arrivée dans le service il y a 8 ans, après plusieurs années aux urgences puis en chirurgie.. Nous sommes devenues amies au fil des gardes et des discussions dans la salle de pause. J’adorais le contact avec les patients, mais je ressentais aussi une fatigue émotionnelle grandissante. Je me surprenais à ne plus avoir la même patience, la même énergie. C’est là que j’ai compris qu’il fallait que je fasse quelque chose.
Qu’est-ce qui vous a poussées à envisager un changement ?
Floriane : J’en avais assez du rythme et du manque de reconnaissance. Je donnais tout, mais j’avais le sentiment que rien ne changeait. Les plannings, les week-ends, la pression, tout devenait lourd. J’avais besoin d’un équilibre, d’un poste où je pourrais encore aider sans m’épuiser.
Lisa : Pour moi, c’était surtout le besoin de sens. Je voyais des collègues partir en arrêt, d’autres partir tout court. J’avais la sensation que ce métier, que j’aimais tant, m’éloignait de moi-même. Je voulais comprendre pourquoi je n’étais plus heureuse, et surtout, ce que je pouvais faire d’autre de toutes ces compétences acquises au fil des années.
Pourquoi avoir choisi le Bilan de Compétences Infirmière Reconversion ?

Floriane : Je ne savais pas par où commencer. J’avais entendu parler du bilan de compétences, mais je voulais quelque chose de vraiment adapté à notre métier. J’ai trouvé le Bilan de Compétences Infirmière Reconversion et j’ai aimé le fait d’être accompagnée par quelqu’un qui comprend notre réalité, nos horaires, nos contraintes et nos doutes. J’ai pu faire le point sereinement, sans pression.
Lisa : J’ai suivi Floriane dans l’aventure. Je me disais que le faire à deux nous motiverait. C’est comme un défi qu’on s’est lancé : retrouver la joie d’aller au boulot ! Ce que j’ai adoré, c’est la bienveillance du programme. Je ne me suis jamais sentie jugée. J’ai pu exprimer mes frustrations, mes envies, mes valeurs. C’était comme remettre de l’ordre dans ma tête et comprendre ce que je voulais vraiment.
Qu’avez-vous découvert sur vous pendant ce bilan ?
Floriane : J’ai compris que j’aimais le soin, mais que je ne voulais plus être dans le “faire” au quotidien. J’ai toujours aimé organiser, coordonner, transmettre. Le bilan m’a permis de voir que ces qualités pouvaient me servir ailleurs. C’est comme ça que j’ai découvert le métier de coordinatrice en SSIAD.
Lisa : Pour moi, la révélation a été plus profonde. J’ai réalisé que ce qui me passionnait depuis toujours, c’était la relation d’aide et la compréhension de l’humain. C’est en partie ce qui m’avait attiré dans le métier d’infirmière mais que je n’avais plus le temps de faire au quotidien. J’ai décidé de reprendre mes études pour devenir psychologue. C’était un grand pas, mais j’avais enfin une direction claire.
Quel a été le moment le plus difficile ?
Floriane : Le plus dur a été d’accepter que je pouvais aimer mon métier tout en voulant le pratiquer autrement. J’avais peur de perdre mes repères, mais devenir coordinatrice SSIAD m’a permis de gagner en équilibre et en organisation.
Lisa : Pour moi, c’était de reprendre confiance. Pendant des années, j’ai cru que je ne savais rien faire d’autre qu’être infirmière. Le bilan m’a aidée à déconstruire cette croyance. Mais ça prend du temps de se sentir légitime dans un nouveau projet.
Et le moment le plus génial ?
Floriane : Le jour où j’ai décroché mon nouveau poste de coordinatrice SSIAD. J’ai senti une fierté immense. Je me suis dit : “Tu as osé, et tu y es arrivée.” Je garde un lien avec le soin, mais dans des conditions plus sereines. J’ai retrouvé du plaisir à travailler.
Lisa : Pour moi, c’est le premier jour de ma formation en psychologie. J’avais des étoiles dans les yeux. J’avais retrouvé cette flamme que j’avais perdue depuis longtemps. Je me suis sentie vivante et à ma place.
Quel salaire ou perspectives espérez-vous dans vos nouveaux métiers ?
Floriane : En tant que coordinatrice SSIAD, je gagne environ 2 700 € brut par mois. Ce n’est pas beaucoup plus qu’avant, mais je vis mieux. J’ai des horaires fixes, et moins de pression.
Lisa : Pour moi, le projet est sur le long terme. Pendant mes études, je touche une rémunération modeste en faisant des remplacements à temps partiel. Mais je le vois comme un investissement. À terme, je vise un salaire d’environ 3 000 € brut en libéral, avec la liberté d’organiser mon emploi du temps comme je veux. J’envisage aussi de faire du slashing pour varier les plaisirs.
Qu’aimeriez-vous dire à une infirmière qui hésite à se lancer ?

Floriane : Si tu ressens le besoin de changement, écoute-toi. Personne ne le fera à ta place. J’ai longtemps attendu un signe extérieur, mais le vrai déclic, c’est toi qui le provoques. Le bilan m’a permis de passer de la lassitude à l’action.
Lisa : Je dirais qu’il n’y a pas de honte à vouloir évoluer. Ce parcours m’a réconciliée avec moi-même. Tout commence par une décision : celle de t’autoriser à rêver à nouveau.
À travers ce nouveau format de portraits d’infirmières, Floriane et Lisa montrent qu’il existe mille façons d’évoluer après une carrière en soins. L’une a choisi d’évoluer vers un rôle de coordination, l’autre a repris ses études pour se tourner vers la psychologie. Leur point commun : elles ont osé faire un bilan de compétences pour redéfinir leur avenir professionnel.
Ces deux histoires rappellent que la reconversion n’est pas une fuite, mais un acte de courage et de bienveillance envers toi-même. Si toi aussi tu ressens ce besoin de renouveau, sache qu’il existe des solutions concrètes pour construire un projet professionnel qui te ressemble. Tu mérites d’être épanouie, reconnue et alignée avec ce que tu es vraiment.